Manhattan Transfer (titre provisoire)
un spectacle musical vivant et technologique
création automne-hiver 2026-2027
à La Maison Nevers agglomération - scène conventionnée art et territoire
premier spectacle immersif créé dans le cadre du projet "compagnie associée"
Les images de cette page ont été créées par des IA génératives d’images, afin de transposer ce que certains dispositifs scénographiques et sonores, générés par des IA, pourraient déclencher comme réactions esthétiques.
Après Helsingør, château d’Hamlet et Le Fléau, mesure pour mesure, Léonard Matton change d'univers, de registre et de style en traduisant et adaptant en immersif le premier grand roman de John Dos Passos, "Le plus grand écrivain de notre temps", écrivait de lui Jean-Paul Sartre.
Après le château d'Elseneur et la place centrale de Vienne, ce projet de spectacle immersif prend la dimension d'une ville sur vingt-cinq années de la Seconde Révolution Industrielle, en passant par la Première Guerre Mondiale. Pour rendre compte du bouleversement sociétal et mécanique de cet univers, le travail entremêlera chansons, chorégraphies, scènes de théâtre avec des films muets mais également de l'IA générative (paroles téléphoniques et vidéos). Emersiøn produit ce spectacle de théâtre musical qui questionne des problématiques éminemment contemporaines, en s'associant à La Maison Nevers agglomération, avec le soutien du Centquatre-Paris et du Cube Garges-Sarcelles, ainsi qu'en partenariat avec le studio de musiques et son Ho Hisse et l'entreprise innovante en IA générative X&immersion.
Résumé
La structure même du roman Manhattan Transfer invite à une adaptation pour un dispositif immersif, éclaté en plusieurs plateaux. Seul ce dispositif particulier de théâtre permet de transposer la concomitance des actions qui se déroulent dans le livre. Car s’y enchâssent les parcours de :
Ellen Thatcher. Elle grandit avec des rêves de Broadway et Hollywood, parvient à la gloire en se soumettant aux producteurs, sert comme infirmière durant la Première Guerre Mondiale, en revient pour devenir journaliste de mode et, durant ce temps, enchaîne les amants sans qu’elle ne parvienne à s’attacher à aucun. Elle finira cependant par arracher sa pleine et entière liberté, en trompant ce monde d’hommes qui l’a méprisée toute sa vie.
Jimmy Herf grandit dans une riche famille de banquiers. Il refuse cependant cette carrière, choisit le journalisme et part enquêter sur les trafics d’influence de la ville. Il devient reporter en France pendant la Grande Guerre et en revient marié à Ellen - qui finira par l’abandonner tout en lui apportant le scoop qui lui apportera à la fois la réussite et la désillusion.
George Baldwin. C’est un avocat qui, jeune, défend un accidenté de la rue, Gus Mc Neil, et obtient pour lui un jugement favorable qui lance leurs carrières respectives. Il défend peu à peu les organisations socialistes, entre autres le syndicat ouvrier de Mc Neil et Joe O’Keefe, qu’il soutient dans ses actions de grève. Il finit par se lancer dans la politique en changeant radicalement de bord et, à la fin, il pense obtenir la main de la femme qu’il convoite depuis toujours, Ellen.
Et de nombreux autres personnages encore croisent ces chemins de vie.
Tous ces parcours se déploieront donc en même temps en s'entrecroisant, transposant ainsi la polyphonie chorale du roman.
Trois technologies innovantes
du début du XXème siècle qui résonnent avec notre monde un siècle plus tard
Les haut-parleurs, inventés à la fin du XIXème siècle et qui ont mené à la radiodiffusion, incitent à élaborer un travail sur le son et la musique avec le studio Ho Hisse dirigé par Laurent Labruyère (créateur de la musique du Fléau). Ce travail de multidiffusion de sons dans plusieurs salles se couple d’une création de chansons, faisant référence au monde théâtre musical de Broadway dans lequel travaille le personnage d'Ellen.
Les téléphones, dont l’usage s’est répandu au cours de ces années, trouveront une utilisation particulière qui fera écho aux technologies les plus modernes : les IA génératives textuelle et vocale. Une collecte de données lors de la réservation permettra de recueillir des « bribes d’histoires » individuelles de chaque spectateur et spectatrice et de pouvoir faire fiction des histoires personnelles de chacun·e.
La naissance du cinéma et la carrière de comédienne d'Ellen induisent un travail de vidéoprojections : des films tournés avec les interprètes en amont seront projetés et se mêleront imperceptiblement à des films muets (de Von Sternberg, King Vidor, Raoul Walsh, etc). De plus, une IA générative de vidéos intégrera aux films projetés les visages de interprètes et peut-être même des spectateur·ices L’utilisation de la vidéoprojection permettra également de moduler l’architecture-décor constamment grâce à du mapping, afin de rendre compte des vingt ans d’évolution de cette ville qui devient de béton et d'acier, et immerger visuellement le public dans cet univers.
Bien que ce projet vise à intégrer des outils numériques des IA génératives, il est important de faire comprendre que le terme "immersif" (qui est capté depuis quelques années par le numérique et la projection) a une antériorité dans l'art vivant. Il faut valoriser cela, car c'est à la fois un dispositif qui permet une diversification des publics de théâtre, mais qui possède aussi un aspect culturel et artistique innovant qui surpasse souvent (et à moindre coût écologique) ce que permettent les nouvelles technologies.
Directeur et programmateur de la biennale Nemo du Centquatre-Paris, Gilles Alvarez dit du travail de Léonard Matton : "Helsingør et Le Fléau sont des spectacles qui correspondent parfaitement à l'ère digitale dans laquelle nous vivons".
Ce point souligné par Gilles Alvarez met en lumière l'aspect intrinsèquement contemporain du dispositif qui vise (lorsque la démarche est, comme celle d'Emersiøn, culturelle et artistique) à réfléchir à l'univers physique induit par les récits.
Note d'intention esthétique
Il y a dans ce roman trois points qui incitent à entrechoquer les époques :
- d’abord le contexte social et son inégalité mise en lumière par John Dos Pas-sos, ainsi que la violence des rapports humains face à la pauvreté,
- ensuite la technologie qui, dans le roman, voit l’arrivée de l’électricité, des voi-tures, des machines-outils... C’est à la fois la condition de l’illumination de la ville en même temps que sa déshumanisation et l’éloignement entre les êtres.
- enfin l’artistique qui irrigue tout le roman avec, à la suite de la Première Guerre Mondiale, une révolution esthétique globale (art moderne qui repense le réel, danses contemporaines déstructurées et jazz improvisé prenant son envol dans les clubs de Harlem et les musicals).
C’est un monde où les décisions sont en partie soumises au hasard.
Cela se traduit dans le théâtre immersif par certains membres du public qui s’orientent dans telle ou telle direction, en fonction des émotions éprouvées ; et c’est en partie la même chose pour les interprètes qui doivent réinventer chaque soir leur parcours en fonction des variations initiées par la foule d’individus.
Image d'archive ou création par l'IA ?
Dispositifs sonore et scénographique
Pour Manhattan Transfer comme dans Helsingør et Le Fléau, nous guiderons les comédien·nes et les publics grâce au son. Une musique sera jouée en live par une formation de jazz (composée en partie par des interprètes de la pièce) : ce sont elles et eux qui insuffleront la rythmique à l’ensemble, et qui apporteront une dynamique de théâtre musicale propre à ces années qui précèdent l’arrivée du cinéma parlant. Des sons et des musiques seront également déclenchés indépendamment dans chaque espace, via des enceintes autonomes. Ils seront lancés par les interprètes eux-mêmes ou par des complices présents dans les espaces à travers divers capteurs.
La vidéoprojection de décors mouvant fera évoluer l’architecture urbaine de New York par de simples arêtes lumineuses grandissantes, parallèles et perpendiculaires. Un mapping vidéo simple permettra la projection d’une « réalité augmentée théâtrale », où le lieu de représentation sera augmenté par la perception de perspectives infinies, dans cette ville d’où il semble que l’on ne sort jamais, aux confins du rêve éveillé.
Formes innovantes et nouveaux publics
Comme dans Helsingør et Le Fléau, nous voulons que le public soit libre d’évoluer dans tout l’espace, en fonction des comédie·nes et des scènes, en se laissant aller à leurs envies, à la manière d’un « livre dont vous êtes le héros » (c’est d’ailleurs dans cette forme que les textes des pièces ont été publiés par L’Avant-Scène Théâtre).
Ce dispositif déjà expérimenté a prouvé qu’il correspondait à une réelle attente esthétique stochastique - qui laisse la liberté de choisir.
Image d'archive
Interprètes
Distribution en cours.
Équipe technique et administrative
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Musiques et sons . Laurent Labruyère
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Costumes . Chouchane Abello & le Conservatoire du costume
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Dramaturgie . Camille Delpech
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Régie générale . Stéphane Maugeri
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Direction de production . Mathilde Gamon